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Sauvons notre patois, parlons picard en famille… avec Guy DUBOIS 3/3

 

Sauvons notre patois, parlons picard en famille… avec Guy Dubois (3/3)

Après Bertrand Cocq et Simon Colliez, c’est avec l’auteur Guy Dubois que nous avons discuté de notre patois. Un « parlache » à qui il a dédié 25 livres et une rubrique pendant 12 ans dans les pages de La Voix du Nord. Parce que le picard est sa passion, au même titre que la mine. Deux pans de notre patrimoine dont il défend la mémoire.

Guy Dubois a dédié sa vie à la passion et la sauvegarde du patois.

« Le patois, je ne l’ai jamais appris, il est venu tout seul », sourit Guy Dubois, bien connu à Haisnes et qui vient de s’installer à Auchy-les-Mines. D’ailleurs, ce natif de Rimbert-les-Auchel confie même que ses parents ne parlaient pas patois. Enfin presque pas.

« Mon père parlait français, sauf quand il était en colère. C’est en patois qu’il nous disputait. Il parlait patois aussi avec ses frères et sœurs, mais jamais avec ses enfants. Moi, je n’avais absolument pas le droit à la maison. » À l’école, en revanche, c’est une autre affaire : le petit Guy s’en donne à cœur joie avec les copains. « Les instituteurs nous l’interdisaient, mais entre eux, ils parlaient toujours en patois ! Allez comprendre. »

Si Guy Dubois n’a jamais parlé patois, il l’a en revanche toujours défendu avec ardeur. « J’ai eu deux passions dans ma vie, deux passions qui sont liées étroitement à mon père : le patois et la mine. Le patois, je l’ai découvert par les poètes, comme Jules Mousseron… Ça m’a interrogé et j’ai donc cherché, exploré toute la littérature… »
C’est comme ça qu’il est devenu une figure patoisante, auteur de 25 livres, de rubriques, d’émissions, et fondateur d’une école du patois à Haisnes. « Savez-vous que le patois est plus vieux que le français  ? Le français est né en 1735 alors que les premiers textes en picard remontent aux années 800. Et savez-vous qu’il y a du picard dans les fables de La Fontaine  ? Car il était de Château-Thierry dans l’Aisne, où on parlait également le picard. »
 

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Intarissable sur les anecdotes liées au patois, Guy Dubois a la même crainte que Bertrand Cocq et Simon Colliez (lire précédemment) : « J’ai peur aussi que le patois disparaisse. On voit des sursauts de temps en temps, des artistes qui le mettent en lumière, mais ça ne dure jamais. »

Lui a toujours eu un espoir : « Ça fait 50 ans que je me bats pour voir le picard entrer à l’école. Tout cela dans l’indifférence de nos instituteurs. J’ai très souvent animé des ateliers de patois à l’école et les élèves étaient ravis. Ils tenaient leur cahier avec soin pour qu’il reste quelque chose de nos échanges. »

Y aura-t-il des amoureux de patois pour prendre le relais et défendre notre langue locale ? « Je l’espère. Il faut tenter de préserver ce qui existe encore. On peut faire plein de choses : des vidéos, des articles, des recettes de cuisine… L’important, c’est que l’on se réapproprie le patois, qui fait tellement partie des valeurs des gens d’ici. »

 
 

 

 

 



25/12/2022
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